Sho-Bu-Kaï

Publié par VINCENT

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La petite histoire du


Sho-Bu-Kaï

 

et du

 

Judo à Chambéry.

 

 

 

par

 Jean Desboeufs

  M-Desboeufs-2.JPG

Pionnier du judo Chambérien

 

Professeur fondateur du Sho-Bu-Kaï de Chambéry

1er dan n°1090 le 29/12/1954

 

 

 

 

 

Septembre 2003

 

 

 

 

Voilà la petite histoire du Shobukaï et du judo à Chambéry comme je l’ai vécu ces 50 dernières années et que je l’ai  racontée à Vincent cet été…

 

 

 

 

 

 

 

 

1942-1949

Policier, Moniteur de sport, Maître-nageur et…

Moniteur de Sport de Combat

 

 

En janvier 42, j’entre dans la police à Lyon. Les événements de la guerre se précipitant et mourant de faim dans cette ville, je préfère demander ma mutation plutôt que de participer à un stage de moniteur EPS à Antibes. J’arrive ainsi à Chambéry en novembre 42… . Cinq ans passent ; ce n’est qu’après la guerre, en  octobre, novembre et décembre 47 que je pars faire mon  stage de moniteur EPS, à Périgueux. Le programme est celui demandé aux Profs d’EPS. Il est dur, Il faut pratiquer, enseigner, arbitrer la plupart  des sports. Je ramène mon diplôme et… mon épouse !

 

A la fin de l’année suivante, en octobre, novembre, décembre 1948, je suis retenu pour le stage de moniteur de sports de combat, Judo, Ju-jitsu, Boxe anglaise, Boxe française etc… . C’est également très dur, mais j’obtiens mon diplôme, puis celui de maître-nageur, à la suite d’un autre stage en juillet et août 49.

Par la suite, je vais être convoqué tous les ans pour des stages de perfectionnement d’un mois.

 

 

 

Chambéry 1949 : Les Pionniers… !

 

 

A l’époque, avec le niveau ceinture orange, il est possible d’enseigner le judo dans un club. Il y a peu de club en France avec des Ceintures Noires…car elles ne sont pas nombreuses !

En ce qui me concerne, j’ose me lancer en 1949, avec l’ »Autorisation Ministérielle » que je possède toujours aujourd’hui dans mes papiers.

Début 49, la police me fourni des « matelas » de l’armée pour faire un tapis et des treillis en guise de kimono. Avec quelques amis, comme Georges Caron, chambérien, qui se débrouille bien en Ju-Jitsu (appris je ne sais où !), ou encore Raymond Geay, qui n’est pas encore ingénieur municipal, nous nous installons dans les combles de l’Hôtel de ville…D’abord au-dessus de la salle des mariages, puis dans la grande salle, coté sud, …mais nous nous rendons vite compte que nous allons faire tomber tous les lustres des salles en dessous!


 

Septembre 1949 : 1ère salle à la caserne Curial …

Création du « JuJitsu-Judo-club de Chambéry »

 

 

J’arrive alors à obtenir une vieille salle à la caserne Curial* que l’armée accepte de nous louer et j’officialise le « JuJitsu-Judo-club de Chambéry ». Les murs sont en piteux états, il n’y a plus de vitres aux deux fenêtres et comme c’est la pénurie suite aux bombardements, nous les remplaçons par des cartons ! Il n’y a pas d’eau, ni de vestiaire… hommes et femmes doivent se changer dans la salle, derrière un rideau. Nous avons pour nous chauffer, un poêle, prêté par la police, mais hélas…la cheminée est inutilisable… cela fume plus que ça chauffe et nous pourrions enfumer des jambons !

*caserne Curial : Aujourd’hui « Carré Curial », espace culturel et commercial à Chambéry.

 

Septembre 1950 : 2ème salle à la caserne Curial …

 

 

L’hiver suivant l’armée nous loue une autre salle un peu plus grande avec une petite pièce qui nous sert de vestiaires. Il y a un robinet d’eau et une évacuation. Nous construisons un bac, accrochons un sac à eau de camping et improvisons ainsi une « douche » …froide, bien entendu ! Nous avons 4 fenêtres… toujours aussi bien isolées ! Ayant un peu plus de place nous abandonnons les fameux matelas que nous remplaçons par des copeaux qui, une fois tassés, sont acceptables pour les chutes. Ce tapis est d’une surface de 5mX 5m.

Un représentant de l’usine « Claritex » que nous connaissons depuis  notre arrivée dans la première salle, nous fournit des kimonos fabriqués à La Tour du Pin. Il nous propose l’un des premiers tatamis démontables :  5mX5m, soit 8 tatamis de 2mX1m, en feutre (ceux qui nous suivront quai des Allobroges). Ils sont recouverts d’une bâche et ont un encadrement à charnière. Nous décidons d’en acheté un ; cela nous fait deux surfaces et ce tapis démontable va de plus nous permettre d’aller faire nos démonstrations plus facilement.

 Nous sommes déjà un bon nombre d’adultes, il n’y a pas d’enfant mais quelques adolescents… J’ai entre autre Jean Bertolino (illustre reporter-journaliste aujourd’hui) qui vient avec son père.


 

Dans cette fameuse salle, nous recevons même l’équipe de France qui est en stage « d’oxygénation » à St Jean d’Arvey (la femme de Guy Cauquil* étant originaire du village).

Nous sommes une bonne équipe. Nous partons en car tous les samedis dans différentes villes de la région et nous exhibons un programme bien rodé de 3 heures …Nous allons jusqu’en Suisse, à Lausanne….

C’est ainsi que nous  lançons le Judo en Savoie. En Maurienne, notre ami Miksa s’installe également.

Je monte régulièrement à Paris pour participer à des stages. Je deviens ainsi élève de Maître Kawaishi** … Mon premier examen pour le 1er Dan se déroule à Biarritz en 1951. C’est le Nage-No-Kata, je suis reçu avec mon ami Carron.

 

*Guy Cauquil : judoka, membre de l’équipe de France, champion d’Europe individuel en 1951,1952 et par équipe en 1951, 1954 et 1955.

**Maître Mikinosuke Kawaishi, 10ème Dan, (1897-1969) : judoka Japonais, arrivée en France en 1935, fondateur du judo en France et notamment du premier club de Judo en France, le « Club Franco-Japonais ».

 

Septembre 1951 : Gymnase Municipal.

 

Dans cette deuxième salle de Curial, l’armée ne nous garde qu’une seule saison. Nous allons alors au Gymnase Municipal des « Halles »,  place de Genève. Nous utilisons, dans la petite salle, notre fameux tatami démontable. Nous l’installons sur le plancher mais il faut le démonter et le ranger après chaque cours !

Cela dure une saison. Nous avons de fréquentes visites de Fukuda, 4ème Dan Champion Universitaire du Japon, qui était à la fac de Grenoble. Nous profitons bien de son passage.

 

1952…

Les saisons se succèdent,

et les déménagements aussi !

 

1952… nouveau déménagement… cette fois ci au « Foyer », un ancien cinéma de la rue Pasteur, …

Puis nous revenons Place de l’Hôtel de ville, mais en face de la mairie cette fois-ci, au 1er étage de l’immeuble, au-dessus de l’imprimerie Huiguier. Comme tapis, mon ami Carron récupère des bandes de feutre de papeterie. Elles sont posées à même le plancher… les chutes sont dures… !

Nous atterrissons enfin dans la salle de « L’Alerte », rue Pasteur où nous restons plusieurs années. Le club de gym va même nous construire une petite salle et le judo-club deviendra une section de « L’Alerte »... .

Plus tard, à la fin des années 60, le «J.C.C.» reconstitué, reprendra son indépendance et s’installera à Buisson-Rond.


 

1954 : passage Henri Murger,…

 

Quant à moi, en Janvier 1954, parallèlement au Judo-Club, je me lance dans l’enseignement du Yoga. Je m’installe dans une petite salle, dans le local des « Gentianes Bleues », 8 passage Henri Murger.

Je termine l’année en obtenant le grade de ceinture noire 1er Dan, le 29/12/54.

Un groupe d’amis, désireux d’avoir des cours particuliers, me demande de faire des séances de Ju-jitsu et d’Aïkido. Comme j’ai gardé le tatami démontable, je débute ainsi, dans ce même local, des cours privés  de judo, ju-jitsu, aïkido et yoga. C’est un petit Dojo avec un tapis de 20 m2 ! 

Ce petit groupe va vite faire boule de neige. En 1958, s’ajoute le Karaté, enseigné par M.Bilheux, à qui succédera Henri Valentini.

 

1961 :  Création du « Sho-Bu-Kaï de Chambéry »

 

Je reste au « Jujitsu-Judo-Club » jusqu’en 1960. Je le quitte alors, étant en désaccord avec certains membres du comité.

Passage Henri Murger, devant l’affluence d’élèves dans toutes les disciplines, il devient indispensable de s’agrandir et nous équipons la grande salle des « Gentianes », avec qui nous cohabitons.

En décembre 1961 nous déposons nos statuts en préfecture… le « SHO-BU-KAÏ de Chambéry » est créé.

Pourquoi ce nom de « SHO-BU-KAÏ » ?

« SHO-BU-KAÏ » signifie « association d’arts martiaux » en japonais … Deux collègues policiers, deux amis, qui sont, comme moi, moniteurs d’EPS et de sports de combat dans la police nationale, dirigent chacun un club d’arts martiaux et yoga : Jean Zin à Marseille et Paul Friedrich à Nancy. Ils ont donné ce nom à leur Dojo. Je les imite tout simplement !

Au « SHO-BU-KAÏ  de Chambéry » nous sommes nombreux dans la section Judo. L’Aïkido commence à se faire mieux connaître. Quant au Karaté…cela « déborde » très vite ! Henri Valentini nous quitte d’un commun accord, le Karaté pouvant se pratiquer sur un plancher dans un gymnase. Il crée le Wa-do-kaï de Savoie, se reporte dans les différents gymnases de la ville et crée d’autres sections qui vont se développer ensuite dans toute la région. Aujourd’hui il est redevenu notre voisin…juste au-dessus.

 

 

 

 

1970 … : Ancien palais de la Foire,

 

En 1970, la direction des sports nous informe de la non-conformité de la salle des « Gentianes » ( pour nos activités…car la danse et la gym y évoluent toujours !). Je trouve alors une salle inoccupée, dans une aile de l’ancien Palais de la Foire. La municipalité accepte de nous y reloger et… nous y sommes toujours installés aujourd’hui !

Séparés du palier par de simples galandages en panneaux d’isorel, nous sommes mal protégés. Ce qui fait que nous sommes cambriolés à deux reprises…Ce que je regrette le plus, ce sont mes sabres, des cadeaux qui m’étaient chers.

Ensuite, le 9 décembre 1986, la salle est incendiée. Nous perdons tout. Pour ma part, je continue de croire que c’est un incendie criminel. Notre assurance nous a bien remboursés. La municipalité en a profité pour tout nous refaire à neuf, vestiaires, douches, chauffages ,etc…Qu’elle en soit sincèrement remerciée.

Je dois beaucoup à Vincent Orvelin et à Patrick Charignon, sans eux j’abandonnais tout. Merci à Patrick pour la trésorerie, merci à Vincent pour les travaux, merci également à tous les anciens qui nous ont aidés à nettoyer et à aménager le nouveau Dojo.

Depuis chacune de nos disciplines s’est déclarée en association et le Sho-Bu-Kaï est devenu une association de gestion groupant les trois disciplines.

Vincent à repris le judo après l’incendie, puis il y a eu l’union avec Allobroges-Judo…des changements d’enseignants…, d’enseignements…en septembre 2001, Vincent Orvelin et Hassenne Djimili, selon mes souhaits  reformaient le « Dojo Chambérien »…  l ‘école de judo du Sho-bu-kaî… J’ai ainsi remis leur nouveau grade au jeunes judokas à la fin de la saison et notamment à un jeune ceinture jaune-blanche,  Rémi Orvelin !

Voilà, Je pense vous avoir bien renseigné et je souhaite longue vie au Sho-Bu-Kaï…On y est bien, On est chez Nous !

 

Jean Desboeufs, professeur-fondateur

Le 1er septembre 2003*

 

 

*Jean Desboeufs décédait quelques jours plus tard…

 

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historique sbk 001

Publié dans SHOBUKAI

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